Régimes hypoallergiques

Régimes hypoallergiques

Au cours des dernières années, les régimes hypoallergiques commerciaux ont gagné en popularité auprès des médecins vétérinaires et des propriétaires d'animaux de compagnie, et il est plus facile de s'en procurer. La hausse constatée dans ce segment du marché des aliments pour animaux de compagnie est le fruit d'une sensibilisation accrue aux réactions adverses, comme l'allergie ou l'intolérance alimentaires, des chiens et des chats aux aliments commerciaux, sans que l'incidence de ces réactions n'ait nécessairement augmenté.

Chez les chats et les chiens, l'intolérance alimentaire se définit par l'apparition d'une démangeaison lorsque l'animal consomme un aliment contenant un ingrédient auquel il est allergique. Le principal symptôme, et le plus fréquent, est le prurit.

On évalue que les allergies alimentaires chez les chiens et les chats sont responsables d'environ 5 p. 100 de toutes les affections cutanées et de 15 p. 100 des dermatites allergiques traitées. L'expression « allergie alimentaire » est souvent employée à tort pour décrire les réactions adverses associées aux aliments en général; elle ne devrait désigner que les réactions alimentaires mettant en cause le système immunitaire.

On ne sait pas très bien pourquoi et comment les animaux développent une intolérance à certains aliments. Dans la plupart des cas, l'allergène en cause est une glycoprotéine contenue dans les aliments. On ne sait pas si c'est la paroi intestinale qui réagit ou si la réaction se produit une fois l'allergène absorbé. En fait , les glycoprotéines deviennent peut-être allergènes seulement après la digestion ou à la suite de la préparation des aliments (par ex., à la cuisson).

Chez les chiens, les allergènes les plus fréquents sont le boeuf, les produits laitiers, le poulet, le blé, les oeufs, le maïs et le soja. Chez les chats, il s'agit surtout du poisson, du boeuf et des produits laitiers. Cependant, les chats et les chiens peuvent devenir allergiques à d'autres aliments et à plus d'un à la fois.

La méthode la plus fiable et la plus précise pour diagnostiquer les allergies alimentaires est de recourir à une diète par élimination qui inclut de nouvelles sources de protéines et d'hydrates de carbone auxquelles l'animal n'est pas habitué. Les épreuves sanguines sont considérées comme inefficaces.

La diète par élimination doit être exempte d'additifs (agents de conservation, colorants, saveurs artificielles). Pour cette raison, les aliments hypoallergiques commerciaux ne constituent pas de bonnes diètes par élimination et ne devraient pas être utilisés. La diète devrait plutôt se composer d'aliments « maison ». Pour les chiens, elle contient en général du thon (mis en conserve dans l'eau), du lapin, de la venaison, de la dinde, du canard, et de l'agneau ou du mouton. Les ingrédients les plus utilisés pour les chats sont le lapin, la venaison, et l'agneau ou le jambon en purée. Pour les chiens et les chats, ces aliments peuvent être mélangés avec des pommes de terre, du riz ou du tapioca.

Puisque ces régimes ne sont pas équilibrés, il est nécessaire d'y ajouter des vitamines, des minéraux et des acides gras essentiels si la période d'essai doit être longue. Pour la plupart des chiens et des chats, une diète par élimination composée d'un tiers de protéines, de deux tiers d'hydrates de carbone et de 2 p. 100 d'huile de maïs (matières sèches), à laquelle on a ajouté un supplément de vitamines et de minéraux, répondra aux besoins alimentaires et en acides gras essentiels de l'animal.

Par le passé, les essais alimentaires par lesquels les médecins tentaient d'éliminer la possibilité d'une allergie alimentaire ne duraient que trois semaines, ce qui s'est avéré insuffisant. Dans le cas des chiens et des chats, la diète par élimination dite « maison » doit durer de 10 à 13 semaines, pour pouvoir éliminer avec certitude la possibilité d'une allergie alimentaire. Pendant cette période, il faut éviter que l'animal consomme d'autres aliments, notamment les gâteries et les jouets de cuir brut.

Si le prurit est considérablement réduit ou s'il disparaît entièrement pendant les essais d'élimination, on devrait réintroduire les aliments soupçonnés de causer l'allergie. La démangeaison devrait réapparaître dans les 48 heures, mais elle peut ne se manifester qu'au bout de 10 à 14 jours. Le retour du prurit confirme alors l'allergie alimentaire et on peut ensuite rechercher l'ingrédient en cause.

Une fois que le diagnostic d'allergie alimentaire a été posé et l'allergène décelé, on peut recourir à un aliment hypoallergique commercial.