52% des Français pas convaincus par Sarkozy
Quinze millions de téléspectateurs ont suivi, jeudi soir, l’intervention du président de la République sur la crise : 52 % d’entre eux ne l’ont pas trouvé convaincant.
Côté audience, Nicolas Sarkozy a fait un tabac. Mais côté confiance, on est loin du compte. Au lendemain de l’émission « Face à la crise », suivie jeudi soir, par quinze millions de Français, le président de la République était content de lui.
Les nombreux téléspectateurs qui l’ont écouté ,nettement moins manifestement.
Plus d’un Français sur deux n’est pas convaincu. Parmi ceux qui ont vu ou entendu parler de l’émission, 36 % ont trouvé le président convaincant et 52 % pas convaincant. Logiquement, 71 % des électeurs de droite de droite sont convaincus, et 73 % des électeurs de gauche ne le sont pas. Comment jugent-ils sa politique ? « Cohérente » pour 44 % d’entre eux, « juste » pour seulement 39 % et « efficace » pour un maigre 35 %.
Des mesures qui séduisent. Recevoir les partenaires sociaux ? Quatre-vingt-huit pour cent des Français sont pour. Comme ils sont favorables (73 %) à l’éventuelle suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu, et à la suppression de la taxe professionnelle (57 %). En revanche, 57 % (dont 60 % des salariés du privé et 73 % des salariés du public) rejettent l’idée de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux.
Un virage dans le quinquennat ? Sarkozy a lâché du lest sur le terrain social. Pour ceux que la crise a frappés, qui sont au chômage partiel ou total , il a ouvert le parapluie de l’Etat, promettant une meilleure protection sociale. Pour les classes moyennes, il a dégainé l’arme fiscale, avec des baisses d’impôt. C’est un peu comme le Canady Dry : ça ressemble fort à un début de relance par la consommation, jusqu’alors écartée, sans que le mot soit prononcé. Le président a , en effet, exclu d’augmenter le smic et omis de prononcer les mots « pouvoir d’achat ». Il a aussi critiqué en termes forts, peu diplomatiques la baisse de TVA en Grande-Bretagne. Gordon Brown a toussé !
Du côté des mécontents. Sarkozy attend les partenaires sociaux à l’Elysée, le 18 février, pour évoquer cette longue liste de « propositions ». Les syndicats, eux, maintiennent la pression. Ils décideront lundi s’ils proposent une nouvelle journée de grèves. Mais ils iront au rendez-vous du 18, même si, selon eux, le compte n’y est pas.
« Le Medef mène 8 milliards à zéro ! », a résumé, d’un trait, Bernard Thibault (CGT), tandis que les salariés de Gandrange (Moselle) promettent au président un accueil musclé pour son retour sur le site. En annonçant la fin de la taxe professionnelle pour 2010, Nicolas Sarkozy a pris le risque de fâcher les élus locaux, qui se demandent comment financer leurs dépenses. Et de vexer les Tchèques (qui assurent la présidence européenne), pas contents que le président parle du retour des usines en France et qui dénoncent le « protectionnisme » hexagonal.
Jeudi soir, le président a donc eu du mal à convaincre les Français… et fait, au passage, pas mal de mécontents.
Réellemnet vous pensez que l'on va où, car moi perso je n'ai pas vu grand chose pour améliorer notre quotidien !