Nourrir un chat ou un chien âgé

Nourrir un chat ou un chien âgé

Au cours des dernières années et surtout avec l'avènement de régimes thérapeutiques spéciaux, les besoins nutritionnels des animaux de compagnie vieillissants ont fait l'objet de maintes discussions. Même s'il n'existe que très peu de données sur les besoins nutritionnels des chiens et des chats âgés, des aliments commerciaux destinés à ces animaux sont actuellement vendus sur le marché. Ces aliments diffèrent des aliments d'entretien pour adultes par leur teneur en gras, en protéines, en fibres, en vitamines et en minéraux. Que ces différences soient nécessaires ou non reste à prouver.

Le vieillissement produit de nombreux changements chez les chats et les chiens, et ces changements ont un effet direct sur les besoins nutritionnels. Tous les systèmes physiologiques subissent ces changements, qui produisent un ralentissement des fonctions biologiques et une diminution de la capacité de maintenir une santé optimale. À mesure que les animaux vieillissent, l'exposition prolongée à des oxydants endogènes et exogènes libère des molécules néfastes appelées « radicaux exempts d'oxygène », qui endommagent les cellules. Le vieillissement cause aussi un affaiblissement du système immunitaire et, puisque les carences et les excès alimentaires peuvent modifier les réactions immunitaires chez les animaux, il faut prendre ces facteurs en compte dans la formulation du régime alimentaire des animaux âgés.

Avec le vieillissement, on constate une réduction des besoins énergétiques des animaux de compagnie en raison de la diminution de l'activité physique et d'un ralentissement du métabolisme basal. Ainsi, il est habituellement recommandé de donner moins de calories aux animaux âgés par unité de poids qu'à un jeune animal, afin de maintenir un poids constant. Toutefois, l'apport énergétique doit être établi en fonction des besoins individuels, plutôt que de réduire l'apport en calories de tous les animaux âgés sans égard à leur état de santé ou à leur poids.

La plupart des animaux âgés, peu importe leur état de santé, bénéficient de l'application de lignes directrices concernant l'alimentation. Ainsi, puisque l'apport alimentaire est souvent réduit chez les animaux âgés, le pourcentage de protéines devra peut-être augmenter légèrement afin de maintenir un apport de protéines constant par unité de poids. Rien n'indique pour l'instant que la réduction des protéines chez un animal normal préviendra l'apparition d'une maladie rénale. Par ailleurs, chez les animaux dont la consommation d'aliments est réduite, une augmentation modérée (de 25 à 50 p. 100) de l'apport en vitamines et en minéraux peut s'avérer bénéfique. Une hausse de l'apport en fibres alimentaires peut être avantageuse, mais pas nécessairement recommandable pour tous les animaux âgés. Selon des études récentes, le vieillissement ne semble pas influer beaucoup sur le système digestif des chiens et des chats, et les animaux âgés n'ont pas plus de difficultés que les jeunes à extraire les nutriments des aliments.

Le vieillissement entraîne de nombreux changements adverses des fonctions biologiques normales. Néanmoins, il importe de se rendre compte que ces changements ne touchent pas nécessairement les animaux de compagnie. Pour l'instant, rien ne prouve que tous les animaux âgés bénéficieraient d'un régime thérapeutique spécialement conçu pour eux. Avant de recommander un régime particulier, le médecin vétérinaire doit déterminer s'il a affaire à un animal âgé sain ou à un animal qui présente des signes cliniques d'une maladie découlant du vieillissement.