Étiquetage des aliments pour animaux de compagnie

Étiquetage des aliments pour animaux de compagnie

L'une des plus grandes frustrations d'un vétérinaire praticien des petits animaux survient quand il recommande un régime particulier à un client pour découvrir ensuite que ce dernier en a choisi un autre. Dans bien des cas, le client sur fie à l'information inscrite sur l'étiquette pour choisir un régime semblable à celui recommandé. Certains employés d'animaleries comparent les étiquettes pour prouver que le produit maison est égal ou supérieur à pratiquement n'importe quel autre produit. Si les étiquettes semblent équivalentes, les clients croient que le contenu est équivalent. Mais les apparences sont parfois trompeuses...

Au Canada, les exigences relatives à l'étiquetage sont minimes. Industrie Canada exige que l'étiquette soit rédigée dans les deux langues officielles, qu'elle indique le type de produit (par ex., aliment pour chiens), la quantité nette du produit, ainsi que le nom et l'adresse du fabricant ou du distributeur. Quant aux aliments fabriqués au Canada, aucune autre exigence ne s'y applique, que ce soit à l'égard des ingrédients ou des déclarations sur la valeur nutritive. Toutefois, les étiquettes contiennent beaucoup plus de renseignements.

Les fabricants qui participent au Programme de certification des aliments pour animaux de compagnie de l'ACMV doivent respecter les exigences très strictes du Programme, qui sont équivalentes ou supérieures aux exigences américaines. Puisque les fabricants se font concurrence sur le marché mondial, la réglementation américaine supplante celle du Canada. Aux États-Unis, un certain nombre d'organismes déterminent ce qui doit figurer sur les étiquettes des aliments pour animaux de compagnie, notamment la Food and Drug Administration (FDA), le U.S. Department of Agriculture (USDA) et l'American Association of Feed Control Officials (AAFCO).

Selon les recommandations de l'ACMV et de l'AAFCO, l'étiquette principale doit indiquer le nom du fabricant, le nom de la marque et le nom du produit. C'est la règle du pourcentage qui permet de déterminer si le nom d'un produit est acceptable. Ainsi, l'utilisation du mot « boeuf » seul indique que 90 % (> 95 % selon l'AAFCO) du produit est constitué de boeuf. Des expressions comme « dîner de boeuf » ou « repas de boeuf » signifient qu'au moins 25 % du produit est constitué de boeuf. Le terme «À saveur de boeuf » signifie habituellement que la proportion de boeuf est inférieure à 25 %, mais que le produit en contient suffisamment pour que l'animal en reconnaisse le goût. La règle du pourcentage de l'AAFCO stipule aussi un taux d'humidité d'au plus 78 %, à moins que l'étiquette ne comporte des termes comme « dans une sauce ». L'étiquette principale indique aussi l'espèce à laquelle le produit est destiné, le poids net, une vignette du produit, une illustration ou une image.

Le tableau d'information comprend une déclaration comme « complet » ou « équilibré ». Il peut aussi comporter une déclaration sur les caractéristiques nutritionnelles, fondée sur des essais de digestibilité. Le nom officiel et la définition adéquate de tous les ingrédients (conformément aux définitions d'ingrédients de l'AAFCO) doivent figurer sur l'étiquette par ordre décroissant de concentration dans le produit. L'étiquette doit aussi comprendre une analyse garantie du produit, exprimée en taux minimum de protéines brutes et de gras brut, et de taux maximum de fibres brutes et d'humidité. Le nom et l'adresse du fabricant ou du distributeur, le code universel du produit et un guide de portions doivent aussi figurer sur l'étiquette.

Malgré tous ces renseignements, un certain nombre d'éléments compliquent l'évaluation de la qualité d'un produit par la comparaison des étiquettes. En ce qui a trait à l'analyse garantie, seules les valeurs minimum et maximum sont inscrites. L'ACMV exige que la teneur maximale en cendres de tous les aliments pour chats et le taux maximal de magnésium des aliments à faible teneur en magnésium figurent sur l'étiquette, mais ce n'est pas le cas de l'AAFCO. En outre, le taux de fibres brutes n'indique pas fidèlement la teneur en fibres et ne permet pas de connaître la solubilité du produit. L'interprétation de la liste des ingrédients présente aussi des difficultés, car l'ordre des aliments dans la liste dépend de leur poids, peu importe leur teneur relative en humidité. Ainsi, un produit peut contenir plus de céréales à moins de 10 % d'humidité que de viande fraîche à 75 % d'humidité et, pourtant, la viande figure en tête de liste. Un ingrédient de base comme le blé peut être inscrit en fin de liste si ses éléments figurent séparément (par ex., blé en grain, remoulages blancs, production brute de blé). Enfin, différentes gammes d'aliments peuvent porter des noms semblables.

La méthode d'analyse utilisée pour établir les valeurs inscrites sur l'étiquette doit aussi être prise en considération. La description de la composition d'un aliment peut reposer sur les valeurs « tel que servi », les valeurs « à l'état sec » ou des pourcentages de l'énergie totale. L'information sur l'étiquette dépend de la méthode d'analyse utilisée. Bien que de nombreux fabricants utilisent les pourcentages « à l'état sec », bon nombre de spécialistes en alimentation affirment que l'analyse exprimée en kilocalories est la plus révélatrice puisque l'animal mange pour répondre à ses besoins énergétiques. Peu de fabricants fournissent cette information.

Dans le cadre du Programme de certification des aliments pour animaux de compagnie de l'ACMV, les aliments sont analysés à tous les deux mois. Dans le cas de l'AAFCO, il se peut que les aliments ne soient testés qu'une seule fois. Par conséquent, le consommateur doit se montrer très prudent quand il compare des étiquettes d'aliments pour animaux de compagnie pour en établir la qualité relative. En recherchant le logo de certification de l'ACMV et en suivant les conseils de leur médecin vétérinaire, les propriétaires d'animaux éviteront les pièges de l'interprétation des étiquettes des aliments pour animaux de compagnie.